Un peu de mécanique humaine : le « domaine de vol »
Comme vous le savez j’ai eu l’occasion dans mes tous débuts d’étudier de près le fonctionnement d’un avion. Pourquoi, comment , grâce à quoi l’avion vole…?
Quand le constructeur veut lancer d’un nouvel avion, il confie l’étude à un chef de projet qui coordonne une équipe d’ingénieurs spécialisés ils en conçoivent les plans.
Ensuite est fabriqué le prototype, sur lequel on va continuer les études pour effectuer les modifications nécessaires au fonctionnement optimal et à l’application du cahier des charges. Ce prototype sera d’abord étudié en soufflerie pour voir comment il se comporte, puis on le confiera à un pilote d’essai.
Une des choses importantes à définir et à vérifier est le domaine de vol. Il s’agit en gros du cadre dans lequel notre prototype peut fonctionner de façon correcte. En dehors, les ennuis commencent … Notre pilote d’essai va donc s’acharner à aller aux limites afin de définir précisément dans quelles limites l’utilisateur pourra piloter son avion en toute sécurité. Si notre pilote d’essai dépasse un peu trop les limites imposées du cahier des charges, il risque de faire « décrocher » son avion ou de le mettre en vrille. Mais c’est justement l’objet de son travail. Savoir jusqu’où il peut aller .
Dans les avions de dernière génération, tout est conçu pour que la sécurité soit assurée par l’avion lui même qui rétablit l’équilibre afin de ne jamais sortir de son domaine de vol. Dans les balbutiements de l’aviation c’était le pilotage automatique. Aujourd’hui la technologie se rapproche plus de l’intelligence artificielle.
Comme un avion le corps humain est une merveilleuse machine, dotée d’un pilote automatique et d’un pilote qui l’est un peu moins (automatique…) .
Qui donc pilote notre corps ? En fait ils sont deux : le conscient (le pilote) et l’inconscient (le pilote automatique).
Pas toujours d’accord ces deux là, d’ailleurs, ce qui nous joue souvent de bien vilains tours.
Notre ami, le pilote (le conscient), est aux commandes pendant une bonne partie de notre vie, du moins c’est ce que nous croyons. Quand notre pilote dépasse les limites du fonctionnement normal de l’organisme, le corps qui possède une intelligence infinie (le pilote automatique) rétablit l’équilibre tout seul. Ceci grâce à l’intervention de systèmes de pilotage automatiques extrêmement sophistiqués dont une grande partie échappe encore à notre compréhension.
Bien mieux encore que l’avion le plus sophistiqué du monde, le corps humain est une pure merveille de technologie. Il sait se réparer tout seul si on l’aide un peu et si on sait l’écouter, le ressentir. Dans la majorité des cas il guérit même tout seul sans aucune aide extérieure.
A contrario d’un avion, il supporte inlassablement tous les excès, les « sorties du domaine de vol » répétées, jusqu’au jour où une goutte d’eau fait déborder le vase et l’équilibre ne pouvant plus être maintenu se rompt.
Comme un avion qui « décroche », ou qui part en vrille, la maladie apparaît.
Elle apparaît car le pilote n’a pas appris à connaître sa machine . En aéronautique la formation des pilotes est extrêmement longue et ardue, ils connaissent leur machine sur le bout des doigts et au fil du temps, ils apprennent à être en harmonie avec leur avion.
Personne ne nous a jamais appris à piloter notre corps , personne ne nous apprend à reconnaître les symptômes précurseurs de la panne totale, ces voyants oranges qui s’allument de ci de là et que nous négligeons. Ces voyants que nous débranchons à l’aide de substances chimiques.
Personne ne nous a jamais appris à respecter notre « domaine de vol » et nous ne sommes même pas conscients d’en sortir régulièrement.
Même si nous n’avons pas fait de grandes études de « pilotage » de notre corps, nous pouvons néanmoins apprendre à l’utiliser et à en prendre soi. Il n’est jamais trop tard pour prendre conscience de ce que nous lui faisons subir et d’être à l’écoute des messages qu’il nous envoie.
Cela ne vous tenterait il pas de devenir le « pilote » de votre corps et d’apprendre à connaître votre domaine de vol personnel ?
En tant que pilote, j’aime beaucoup le comparatif 🙂
J’aime beaucoup ce comparatif qui est très parlant…merci Anne
Merci ma Belle pour ton soutien! je vais essayer d’avancer encore plus dans cette voie de clarification dans mes prochaines publications
Intéressant, pas mal trouvé,
pilote, moi-même, de ptit coucou, je n’ai pas de pilotage automatique, si ce n’est que l’appareil se met lui-même dans le sens du vent quand on le laisse faire
a poursuivre
merci Anne